Les débuts
Quand je me suis installé, en 1981, dans le quartier de la gare de Lyon à Paris, j’ai cherché un club pour approfondir la photo. Je souhaitais apprendre la prise de vue et le tirage photographique. J’ai trouvé une structure à la MJC Mercœur dans le 11ème qui n’avait pas de responsable d’activité. Quelques mois plus tard, comme le poste était toujours vacant, mon frère m’a conseillé de me lancer. J’ai relevé le défi et je me suis improvisé animateur. Ma première démonstration de développement de film était aussi le premier développement que je faisais… En fin de compte, j’ai appris en montrant aux autres. A l’époque, il n’y avait pas internet pour obtenir de l’aide. Pour me remercier de mon bénévolat (formation, animation de groupe et exposition) la MJC m’a offert un stage : trois jours sur Le portrait et le tirage chez Philippe Vermes. Après quelques années, les relations se sont tendues avec la directrice de la MJC. Elle voulait, en plus du tirage noir et blanc, évoluer vers le tirage couleur et surtout faire payer les cours. Comme nous n’avons pas trouvé de terrain d’entente, le club s’est dissout.
Une suite
Avec les anciens membres nous avons essayé de recréer une nouvelle structure dans une autre MJC. Nous l’avions appelé Osiris. L’aventure n’a pas duré longtemps car il n’y avait pas de leader. Je voulais bien être un membre actif mais je ne souhaitais plus prendre en charge l’animation.
Le grand club
Par la suite, nous avons, avec mon amie et Gérard, rejoint le Photo-Club Cheminot de Paris Montparnasse (PCCPM). A cette époque, c’était l’un des plus grands
clubs
de la photo noir et blanc en France. Il était ouvert partiellement aux personnes extérieures à la SNCF. Les
premiers contacts furent très difficiles. Les anciens communiquaient entre eux sans s’adresser aux nouveaux.
L’activité principale consistait à présenter ses images pour qu’elles soient analysées en présence de
l’assemblée présente. Tous les ans un concours club était organisé avec des règles strictes.
Il nous a fallu, avec Gérard, quelques années pour nous faire connaître et enfin gagner le concours club.
Comme
nous étions reconnus, le club nous a demandé de participer à des concours nationaux. J’ai eu la joie d’en
remporter un en individuel (1er sur 305 images). Quelques-unes de mes images sont également parues dans le
magazine de la Fédération Photographique de France.
L’organisation
Pour réaliser mes tirages, j’avais acquis un agrandisseur que j’utilisais au début dans ma salle de bain. Elle devait mesurer 1,30m par 1,30m et elle comportait une douche, un lavabo, un toilette et une petite machine à laver… C’était assez étroit mais la passion était bien présente. Par la suite j’ai racheté une pièce attenante à mon appartement dédiée au labo. Sa superficie représentait un quart de celle de l’appartement. Le grand luxe pour la photographie. La prise de vue se faisait dans ma chambre. Le lit se remontait dans le placard et on pouvait dérouler le fond en papier. Au fur et à mesure je me suis équipé pour la prise de vue. J’ai acheté des flashs et des parapluies pour diffuser la lumières. J’ai aussi acquis un flashmètre pour la mesurer. C’était un équipement d’entrée de gamme que j’ai dû bricoler car un matériel adapté était trop onéreux. Pour les modèles, c’était assez facile car mon voisin Pascal avait des ami(e)s sympathiques.
Le stage
En 1988, j’ai décidé de participer à un stage de 3 jours dans le cadre des rencontres d’Arles, pour perfectionner ma technique. Il était animé par Jaschi Klein et avait pour thème Portrait et mise en scène.
Le déménagement
En 1990, j’ai était obligé de quitter le quartier de la gare de Lyon suite à une expulsion de la Ville Paris
(l’immeuble est toujours présent…). Je me suis installé dans le 11ème arrondissement. Le nouvel appartement
avait une salle de bain suffisamment grande pour intégrer l’agrandisseur.
Cette même année 1990, j’ai acheté un appareil moyen format d’occasion : un Hasselblad C/M 500. Une petite
folie
dont je rêvais (comme beaucoup d’autres photographes) depuis plusieurs années.
En 1993, j’ai participé à nouveau à un stage à Chelles. Il était animé par Manuel Guillin et avait pour
thème
Portrait, décors, composition et éclairage flash.
La perte de motivation
Par la suite, des événements sont venus bouleverser la dynamique. Tout d’abord la naissance d’Antonin en
juillet
1994. L’agrandisseur a été remplacé par la table à langer. Et en fin de l’année nous avons déménagé à Lyon.
Pendant les deux premières années nous avons vécu dans les cartons dans une location.
Quand nous nous sommes installés rue Tête d’Or, j’ai essayé de m’y remettre. Je suis allé au photo club de
la
Poste Objectif Image Lyon. J’ai même installé un agrandisseur dans un placard à roulettes. Il suffisait de
le
déplacer dans la salle de bain, d’ouvrir la porte et tout était disponible. Mais la passion n’était plus là.
J’avais moins de disponibilités entre la vie professionnelle et la vie familiale. Je ne m’y retrouvais plus
au
photo club. Il est difficile de partager quand on ne produit presque plus rien.
Les derniers tirages datent de 2002. Cette aventure a duré une vingtaine d’années au cours desquels j’ai
pris
presque 10 000 clichés noir et blanc.